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Discours de Monsieur Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, prononcé pour les 100 ans de l’école des officiers de la gendarmerie nationale

Discours de Monsieur Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, prononcé pour les 100 ans de l’école des officiers de la gendarmerie nationale et de la remise des insignes de la légion d’honneur à son drapeau par Madame Florence Parly, ministre des armées, à l’occasion de la cérémonie des sabres le vendredi 6 novembre 2019[1].

Monsieur Christophe Castaner prononce son discours à la suite de la remise de la croix de la légion d’honneur à l’EOGN et de décorations à des sous-officiers et gendarmes adjoints de gendarmerie. Crédit : Sirpa-gendarmerie – Major Balsamo

 

Madame la ministre,

Madame la préfète,

Mesdames et messieurs les élus,

Mon général, directeur général de la Gendarmerie nationale,

Mesdames et messieurs les officiers généraux,

Officiers, sous-officiers, gendarmes adjoints volontaires et personnels civils de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale,

Mesdames et messieurs,

 

Officiers-élèves de la promotion du Centenaire,

Elèves-officiers de la 126e promotion,

 

Cette place d’armes. Ces murs. Ce drapeau tricolore.

Les notes de la Marseillaise. Notre devise républicaine. Et ces sabres, qui vous sont donnés.

Ce jour n’est pas comme les autres. Il marque pour certains d’entre vous le début d’une nouvelle vie – peut-être de la vraie vie.

Vous devenez des officiers.

C’est un mot qui sonne comme une reconnaissance. Celle du travail que vous avez accompli, des efforts que vous avez réalisés.

Mais ce mot, je crois, sonne avant tout comme un devoir.

Demain, en gendarmerie départementale ou mobile, face au crime, face au risque, face aux troubles : vous concevrez la réponse de la République et vous commanderez.

Vos paroles seront écoutées, respectées, suivies. Vos mots auront du poids et cela implique de grandes responsabilités.

Vous devrez êtres des exemples, des modèles. Vous commanderez avec justice, écoute et discernement. Vous refuserez la brutalité et les solutions simplistes. Vous n’oublierez jamais que le vrai chef n’est pas celui qui inspire la crainte mais celui qui donne l’inspiration, celui qui montre une voie et sait insuffler l’envie de s’y engager.

Aujourd’hui, en recevant ces sabres des mains de vos aînés, vous devenez des officiers, mais vous restez, ne l’oubliez jamais, des gendarmes.

Pour beaucoup, vous avez déjà servi. Pour d’autres, vous vous apprêtez à découvrir ce privilège immense.

J’ai une confidence à vous faire : vous avez de la chance.

Votre métier ne connait pas de quotidien, pas de journée type. Il a un sens, celui du service de l’autre, celui de la protection de la République.

Votre engagement est celui du collectif, car vous connaissez ou vous découvrirez la force décuplée que l’on tire de la fraternité d’armes.

Le métier de gendarme est l’un des engagements les plus nobles, les plus beaux qui soit.

C’est la proximité avec les Français, la capacité à vivre à leur rythme et à répondre à leur appel. Ne perdez jamais ce lien, ce contact si précieux avec le pouls de notre pays, avec ces habitants.

Gendarme, c’est être le visage accessible, disponible et ouvert de l’ordre, partout sur le territoire, partout dans la République.

Gendarme, c’est une réaction presque viscérale face à l’injustice et un besoin impérieux de s’engager pour y répondre.

Gendarme, c’est le courage d’affronter les drames, d’affronter le danger, d’aller jusqu’à risquer sa vie parfois.

Les missions qui s’annoncent devant vous sont immenses, elles sont dures, éprouvantes.

Vous affronterez le crime et vous enquêterez. Vous serez confrontés aux drames de la vitesse et de l’alcool sur les routes, aux souffrances des discriminations et aux ravages de la drogue. Vous aiderez au maintien de l’ordre et vous collecterez des renseignements. Vous répondrez à cette violence dont souffre notre pays : violences contre les Institutions, violences contre les différences ou violences conjugales, que je vous demande de traiter avec la plus grande fermeté.

Comme vos frères d’armes, comme vous serez des garants de la sécurité au présent mais aussi au futur. Emparez-vous de chaque opportunité et des innovations qui s’offriront à vous, soyez à l’avant contre la délinquance cyber et anticipez la délinquance de demain.

 

Elèves-officiers de la 126e promotion,

Aujourd’hui, je pense à vous. Je pense à ces années d’engagement et d’aventures collectives qui s’annoncent.

Je pense à vos familles, fières de vous devenir des femmes et des hommes accomplis, prêts à revêtir l’uniforme du devoir et être, pleinement, les soldats de la loi.

Je crois, et je reprends des mots de la ministre des Armées, qu’il n’y a pas de soldats forts sans familles heureuses.

C’est vrai.

Tout au long de votre carrière, ils vous accompagneront, ils vous soutiendront, nous les soutiendrons.

Etre un gendarme, ce n’est pas vivre dans une bulle. Etre militaire, ce n’est pas renoncer à soi et aux siens. C’est trouver un équilibre serein et nous vous y aiderons.

Mais aujourd’hui, avec vous, je pense aussi à toutes celles et tous ceux qui vous ont précédé sur cette place d’armes.

 

100 ans se sont écoulés depuis que la promotion Alpha a quitté l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale.

100 ans.

100 ans d’une formation exigeante au service de la France, au service des territoires, au service de notre défense, aussi, en opérations extérieures.

100 ans d’instructeurs qui se succèdent avec la même volonté, avec la même détermination de transmettre.

100 ans où l’école des officiers de la Gendarmerie nationale a lié son destin à celui de la France, où 10 000 femmes et hommes ont forgé leur âme d’officiers de la Gendarmerie nationale.

100 ans de changements, d’adaptation, d’ouverture, de rayonnement. Et je pense en disant ces mots aux 2500 officiers étrangers formés entre les murs de cette Institution. 

 

L’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale est une école d’héroïsme, une école d’honneur. Et je souhaite pour la République qu’elle le reste encore longtemps.

Regarder la liste de celles et ceux qui vous ont précédé donne le vertige, mais ne vous laissez pas intimider : suivez leur exemple et donnez tout ce qui est en votre pouvoir pour être à leur mesure.

Madame Florence Parly, ministre des armées, agrafe la croix de la Légion d’honneur sur la cravate du drapeau de l’EOGN. Crédit Sirpa gendarmerie – Major Balsamo

 

Mesdames et messieurs,

Il y a quelques instants, votre drapeau a reçu la Légion d’Honneur.

Cette distinction a un sens. C’est le prix de votre courage et du sang versé.

C’est la reconnaissance de la soif de service de milliers de jeunes officiers.

C’est la gratitude face aux conseils et aux heures passées à enseigner et faire grandir celles et ceux qui s’apprêtent à consacrer leur vie au commandement et au service.

 

Elèves-officiers de la 126e promotion,

Une nouvelle vie s’ouvre devant vous. Vous avez choisi de répondre à l’appel de la République.

Les Français vous attendent, ils comptent sur vous.

Nous comptons tous sur vous.

 

Vive la Gendarmerie nationale !

Vive la République ! Vive la France !

 

 



[1] Discours non diffusé sur le site officiel du ministère de l’Intérieur. Cérémonie évoquée dans la revue histoire et patrimoine des gendarmes, n° 16.

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