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Centre nationale d'entraînement des forces de gendarmerie

Historique du CNEFG
 
 
La présente fiche a pour objet de présenter l’historique du Centre National d’Entraînement des Forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier (24).
 
 
I. Le Centre de perfectionnement technique du maintien de l’ordre, ancêtre du CNEFG
 
 
En 1966, la France quitte l’OTAN. L’armée de l’air, implantée sur le site de Saint-Astier depuis la Libération restitue le matériel essentiellement américain, stocké dans l’entrepôt 607 de la base aérienne 276. Les galeries souterraines sont attribuées à l’armée de terre et la gendarmerie nationale hérite en 1969 de la base-vie sur le plateau de Crognac. La crise de mai 1968 ayant révélé une grande disparité dans la préparation opérationnelle des unités de gendarmerie mobile, il est décidé de créer sur ce site, le 1er avril 1969, un centre de perfectionnement de la gendarmerie mobile (CPGM) afin "de permettre aux unités de gendarmerie mobile de parfaire leur instruction et d'acquérir la cohésion nécessaire à l'exécution des missions de maintien de l'ordre" (Décision n° 8000 MA/GEND du 25 février 1969).
 
Jusqu'en 1970, les premiers stages ont lieu. Toutefois, l'actualité sociale particulièrement troublée ne permet plus aux unités de se rendre à Saint-Astier et il est décidé de suspendre la formation au maintien de l'ordre en novembre 1970. Le CPGM mais perd alors sa vocation première et forme des compagnies d'élèves-gendarmes en devenant provisoirement une annexe de l'école de Chatellerault. À partir du 1er avril 1973, il accueille également des appelés du contingent, les gendarmes auxiliaires, autorisés par la loi du 9 juillet 1970 à effectuer leur service national au sein de la gendarmerie. Les stages de maintien de l'ordre au profit des escadrons de gendarmerie mobile reprennent en octobre 1977, sans interruption depuis cette date. En 1984, une école de sous-officiers de gendarmerie (ESOG) est accolée au centre d'instruction des gendarmes auxiliaires (CIGA), pour constituer l'ESOG-CIGA de Saint-Astier articulée en deux entités : le CIGA implanté sur deux sites (Saint-Astier et Bergerac) et la Division de Perfectionnement de la Gendarmerie Mobile (ex CPGM). Pendant ces années le centre s'agrandit de 115 hectares et des travaux sont réalisés pour construire le village maintien de l'ordre, des parcours d'obstacles et des structures de soutien.
 
II. L'appellation CNEFG en 1999, début d’une nouvelle ère pour le Centre
 
La suspension du service national conduit à l'abandon de l'ESOG, permettant la libération de l'espace et des infrastructures pour mieux se concentrer sur la formation au maintien de l'ordre. La décision n° 4695 DEF/GEND du 1er juillet 1999 prévoit le changement d'appellation de l'ESOG-CIGA en Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie.
 
De 2002 à 2008, le schéma de réhabilitation et de développement de l'infrastructure permet au centre d'entrer dans une nouvelle dimension. En 2004, une tour de direction d'exercice (DIREX), équipée de sonorisation et de surveillance vidéo, voit le jour et domine la ville d'exercice dont la superficie va tripler. Un environnement péri-urbain est créé. En 2008, la livraison du nouveau cercle mixte et de trois bâtiments d'hébergement permet au centre d'augmenter sa capacité d'accueil à 900 stagiaires par jour. Enfin, en 2009, un bâtiment de mise en situation vient compléter les infrastructures consacrées à l'instruction.
 
Le CNEFG ne s'est pas uniquement développé sur le terrain des infrastructures. En effet, son offre de formation s'est étoffée au fil des décennies. Le centre est notamment, depuis le début des années 2000, le berceau de l'intervention professionnelle (IP), concept d'action basé sur la maîtrise de l'adversaire avec le strict niveau de force nécessaire. Le centre est l'unique lieu de formation des moniteurs et instructeurs en intervention professionnelle, qui rayonnent ensuite et distillent leur enseignement dans l'ensemble des unités de la gendarmerie.
 
Fort de la qualité de sa formation et de son instruction, le centre se développe à l'international. Il est le théâtre du premier exercice européen de maintien de l'ordre en 1995 ou encore récemment avec l'organisation de l'exercice European Union Police Services Training 2 (EUPST2) en juin 2017. Le centre s'inscrit aussi dans la coopération européenne en se jumelant en 2001 avec l'unité d'action rurale de Logroño, unité de la Garde civile espagnole, en 2007 avec le centre d'entraînement de la gendarmerie roumaine à OCHUIRI et en 2018 avec l'académie de police de Savatan (Suisse).
 
Enfin, de nombreux partenariats ont également été bâtis avec d'autres administrations et services (corps préfectoral, ENM, éducation nationale, administration pénitentiaire, AFP, etc.)
 
Le CNEFG s'étend aujourd'hui sur une superficie de 140 hectares comprenant des infrastructures d'instruction adaptées et accueille entre 13 000 et 15 000 stagiaires et visiteurs par an. Fort de 211 personnels civils et militaires, son activité s'articule autour de 3 pôles de compétences principaux :
- le rétablissement de l'ordre ;
- l'intervention professionnelle ;
- les formations internationales et partenariats.